Woody Allen, une visite à Potsdam et la fois où j’ai évité une contravention à cause de mon anniversaire.

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L’histoire commence lundi soir alors que l’espace de co-working où je travaille prépare une soirée souper communautaire/projection de film dans nos locaux. J’y travaille depuis vendredi dernier et je n’ai pas eu la chance de parler à beaucoup de personne ou de réussir à m’intégrer à une conversation en allemand… Un peu gênée, je prends quand même mon courage et me dit que c’est la meilleure façon de rencontrer des gens et que de toute façon, personne ne va me manger. C’est plutôt moi qui aura la chance de goûter aux magnifiques plats que tout le monde a apporté. C’est un bonheur pour les papilles et je rencontre deux gentilles françaises, parle bouffe avec l’Allemande qui a cuisiné une délicieuse soupe aux petits pois et j’en profite pour me présenter à mes nouveaux collègues.

Vers 23 h, on se m10670216_10204600863839066_4183281081439041881_net en place pour écouter un magnifique film d’animation d’une quinzaine de minutes que Marc, un Torontois qui a habité 7 ans à Montréal, nous présente sur le mur de la pièce principale. Tous sans mot suite à ce court métrage puissant qui parle merveilleusement bien de la maladie mentale, on enchaîne avec un vieux film de Woody Allen. Les gens fument dans la pièce, chose que je n’arrive pas encore à m’adapter de Berlin… Le film n’est pas encore terminé, mais les yeux me piquent et je commence à m’endormir sur ma chaise. Il est passé minuit et même si mon carrosse ne se transformera pas en citrouille, c’est mon anniversaire et j’ai envie de retrouver mon espagnol roux qui m’attend à la maison. À mon retour, un gâteau et des bougies m’attendent. Que demander de plus pour l’arrivée de mes 28 ans.

Le lendemain matin, avec autant d’enthousiasme qu’une fillette de 6 ans lors de son premier jour d’école, je regarde l’heure avancer et je ne peux m’empêcher de dire doucement à l’oreille de celui qui dort encore : « Il est 9 heeuuureees. Il faut se leveeeer. Nous allons à Potttsssdaaaam. C’est mon anniversaiiiiirrreee! »

Je suis choyée, car c’est une magnifique journée d’automne et, je suis doublement choyée, car j’ai un guide touristique privé pour me faire découvrir la ville. D’ailleurs, dans la journée, nous croiserons deux de ses collègues qui lui confirmeront qu’ils ne partagent pas le même enthousiasme de revenir à Potsdam lors de leur journée de congé…

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Potsdam

Situé à 30 minutes de la capitale, Potsdam est un peu comme le Versailles de Berlin. Des parcs, des fontaines, des châteaux, une ville propre et à cause de tout ça, un endroit un peu touristique.

C’est Frédéric le Grand au 18e siècle qui a rendue cette ville célèbre en y faisant construire des châteaux. Pour l’histoire, on dit que Frédéric le Grand était homosexuel et avait vu son petit copain se faire couper la tête sous les ordres de son père. Chouette, n’est-ce pas? Suite à cet épisode, il compris qu’il ne valait pas la peine de se battre et accepta, bien malgré lui, son destin de devenir roi. À la mort de son père, il décida de se faire construire un palais. Le Palais des sans souci. Un nom qui, avouons-le, en dit long sur les états d’âme de son propriétaire.

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À sa mort, son successeur ne voulant pas exaucer ses souhaits funéraires particuliers, le fit enterrer dans une église non loin de là. Deuxième guerre mondiale et bombardements obligent, il faudra déplacer sa tombe dans le Sud de l’Allemagne jusqu’à ce que les choses se calment. C’est donc, en 1991, soit 205 ans après sa mort qu’il fut (enfin) enterré comme il le voulait. C’est-à-dire auprès de ses 7 chiens préférés sur le terrain de son palais. Un tombe toute simple, accessible à tous, où les gens viennent déposer des pommes de terre. Signe d’un roi qui était près de son peuple.

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Par la suite, direction Neuer Garten où une Cécile, qui trouvait que son palais n’était pas assez grand, en fit bâtir un autre aux dimensions acceptables. Avec son style anglais et ses 55 cheminées toutes différentes, on le nomma le Cecilienhof en son honneur. Il s’agit d’un endroit célèbre, car c’est dans cette grande maison, qu’en 1945, Truman, Staline et Churchill se sont réunis après la deuxième guerre mondiale pour séparer leur butin. Situé dans la partie Est de l’Allemagne, l’étoile de Staline est encore bien brillante de fleurs.

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Les transports en commun et moi

Toute la journée, nous avons sillonné la ville à pied et en bus. À chaque fois qu’on montait dans ceux-ci, les chauffeurs n’en avaient rien à cirer qu’on ait notre billet ou non. Par contre, à la fin de la journée, ayant une crème glacée en main, impossible de rentrer. J’ai entendu dire qu’avec deux bouteilles de bière ça aurait pu passer, mais avec de la de crème glacée, non, non, non! On attends donc le prochain bus, question de terminer notre dessert.

Arrivés à Hauptbanhof (gare centrale en allemand), on saute dans le train qui part dans une minute pour Berlin. Victor me dit qu’on validera notre ticket dans 3 stations lorsque nous serons dans la bonne zone. Pas question de payer pour un billet de zone A-B-C quand même. De toute façon, c’est seulement pour trois stations. On y va.

Après quelques minutes, avec une petite voix à peine compréhensible, Victor me dit qu’il pense qu’on va devoir payer une contravention. « Hein? » Après l’avoir répété trois fois, je vois les deux contrôleurs qui sont en arrière de nous. « Et, merde ». On ne dit rien, espérant, que quelqu’un d’autre occupe leur temps un peu trop longtemps et qu’on puisse s’en échapper. Mais non, ils nous demandent nos billets. Je feins l’innocence en cherchant dans mon sac et Victor montre son billet du matin. On nous demande donc de sortir une fois arrivé à la prochaine station (celle où on devait valider notre ticket). On discute, on fait les innocents. La dame, plutôt gentille, nous explique qu’un billet n’est valide que pour deux heures et nous demande de payer le 40 euros chacun.

Éclair de génie ou désespoir, c’est selon, il semblerait que nous ayons découvert une faille d’amabilité dans leur intransigeance allemande. « Mais c’est ma fête ». Ayant mon permis de conduire dans les mains, je sais qu’elle peut vérifier si c’est vrai. Victor étant capable de décrypter les dire de nos deux amis contrôleurs « OK, on va seulement leur en donner une ». Soulagement. Reste que les transports en commun, c’est clairement pas ma tasse de thé ici. Quoique, jusqu’à présent, je n’ai toujours pas payé d’amendes…!

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